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Traduire une langue menacée : le dilemme des écrivains aïnous

21 avril 2023 - Conférence

Conférence de Gérald Peloux

Musée national aïnou, n°72005, détail d’un ruunpe

Résumé

En 1937 le gouvernement japonais décide de fermer les dernières écoles spécialisées pour Aïnous, considérant que son œuvre de japonisation de cette minorité autochtone est arrivée à son terme. Depuis 1868 il avait mené une politique d’assimilation culturelle brutale.
Durant cette soixantaine d’années, des missionnaires, des anthropologues, japonais et occidentaux, vont s’intéresser à la langue aïnoue tandis que des penseurs et des écrivains aïnous tentent de trouver un moyen de transmettre aux nouvelles générations, éduquées dans la langue japonaise, leurs récits ancestraux, mais également leurs réactions contemporaines face à la colonisation. Pour de jeunes écrivains comme Batchelor Yaeko, Iboshi Hokuto, Moritake Takeichi ou Chiri Yukie, va se poser la question du choix de la langue d’écriture : le japonais, devenu de facto la langue de l’écrit et de la majorité de leurs contemporains ? La langue aïnoue, langue du cœur mais de tradition orale, dont la maîtrise s’étiole rapidement ? Le pont entre les langues que peut jouer la traduction va se révéler être un moyen pour dépasser ce dilemme.

Bioblio

Gérald Peloux est maître de conférences HDR à CY Cergy Paris Université. Il est spécialiste de littérature japonaise moderne. Après avoir travaillé sur le roman policier d’Edogawa Ranpo et l’œuvre cosmopolite de l’écrivain Tani Jôji dont il a publié en 2019 un recueil de traduction de ses nouvelles aux Éditions des Belles Lettres, Chroniques d’un trimardeur japonais en Amérique, il s’intéresse actuellement aux productions humoristiques du XXe siècle et à la littérature aïnoue en langue japonaise. Il continue à travailler sur le roman policier japonais des origines.

Contact : Gérald Peloux

Date : 21 avril 2023, 11h-13h

Université Paris Cité, salle 481C (Bâtiments des Grands Moulins)

Lien Zoom possible (Florence Zhang, Lara Maconi)

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