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Traduire, un engagement politique ?

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L’évolution du monde modifie sans cesse le rôle de la traduction et la manière dont celle-ci peut et doit être pensée. Aujourd’hui, la traduction ne peut plus être vue uniquement comme un acte de communication, ou comme un acte de langage : elle est un phénomène culturel, dans ses déterminations et ses effets. Elle n’est pas plus dictée par une méthode que dirigée par une philosophie. Elle relève autant de l’histoire, de la société, qu’entièrement du politique.

L’acte de traduire est-il motivé par un engagement politique ? Constitue-t-il un engagement politique ? Le traducteur est-il engagé consciemment ? La traduction appelle-t-elle l’engagement politique des autres ? Mais quel engagement politique ? Dans quelles conditions ? Et comment s’engager pour l’avenir de la traduction ?

Tant de questions nous amènent à réfléchir sur les réalités plurielles de la traduction, à éviter les réponses simples, voire simplistes. « Collaborateur » ou « résistant », militant ou prudent, indépendant ou collectif, enthousiasmé ou lucide, le positionnement du traducteur reflète des situations complexes et conduit à des choix de traduction multiples. C’est ce que montrent nos treize auteurs travaillant sur des sujets variés allant de l’anthologie littéraire en wolof à la transcription du taïwanais, du texte de Rousseau au théâtre de Miller, de la diplomatie de la IIIe République française à la politique du multilinguisme d’aujourd’hui, de la réquisition de traducteurs jusqu’à la régulation de la profession. Mais cette éblouissante pluralité concourt à la netteté de l’image que la préface de Tiphaine Samoyault met en avant : celle du courage du traducteur.

Florence Xiangyun Zhang et Nicolas Froeliger (dir.)

Préface de Tiphaine Samoyault

Publié en 2021 aux éditions Peter Lang

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