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Prix de thèse Flora Blanchon

Prix de thèse

Le prix Flora Blanchon 2021 est attribué à Delphine Vomscheid.

Kanazawa Castle, Photographe : Annintofu, https://flic.kr/p/e3vHyZ

Le Prix Flora Blanchon couronne une thèse se distinguant dans les domaines d’études portant sur l’Extrême-Orient en vue d’en aider la publication.

Mme Delphine Vomscheid, spécialiste de l’histoire de la ville et de l’architecture du Japon, a soutenu en 2019 sa thèse de doctorat à l’Université PSL au sein de l’École pratique des Hautes Études (UMR CRCAO), intitulée : « L’héritage spatial des guerriers de la ville de Kanazawa. Histoire architecturale, urbaine et paysagère d’une ville-sous-château japonaise (XVIIe – XXIe siècles) ».

Capitale du fief de la riche et puissante famille Maeda, Kanazawa est une ville-sous-château représentative de l’époque d’Edo (1603-1868). L’espace urbain, occupé à plus de 50% par les résidences des guerriers, se développe au pied d’un site castral fortifié, où réside et gouverne le seigneur. Par son rôle structurant, tant dans l’espace urbain que dans l’espace social, l’architecture des guerriers apparaît comme une manifestation matérielle et spatiale de la société féodale prémoderne japonaise. Elle deviendra, à l’époque moderne (1868-1945), la matrice de la modernisation urbaine de Kanazawa. Si les édifices mêmes sont détruits en grande partie, les parcelles des grands vassaux, de taille importante, serviront à accueillir les infrastructures, industries et institutions nécessaires à la modernisation. Les pratiques de l’habiter des guerriers seront quant à elles transmises en partie à la nouvelle classe moyenne urbaine. Tandis que la valorisation et la protection du château s’opèrent depuis le début du XXe siècle, ce n’est que depuis les années 1960 que l’on observe un intérêt patrimonial pour l’habitat guerrier. L’analyse des politiques urbaines confrontée à la réalité du terrain montre toutefois que les intérêts économiques, publics et privés, rendent difficile la conservation de ce bâti ancien ordinaire. À l’opposé, le projet de reconstruction des édifices castraux disparus engagé depuis les années 2000, illustre les enjeux touristiques et économiques de ces espaces monumentaux et caractéristiques de l’histoire féodale du Japon.

L’approche chronologique globale adoptée dans ce travail, sur le cas d’étude spécifique de Kanazawa, a permis de faire émerger les processus de développement urbain d’une ville japonaise, révélant les mécanismes d’héritage et de mutations des formes urbaines, architecturales et paysagères.

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