Objectifs

Ce nouveau programme vise à étudier certaines caractéristiques des essais, habituellement regroupés dans la catégorie moderne dite « notes au fil du pinceau » (zuihitsu), qui ont connu durant l’époque d’Edo un essor considérable. Les catalogues de libraires, depuis, 17e siècle, rangent ces livres dans une catégorie plus vaste, koji (précédents) et zakki (notes variées), qui couvre un champ allant des essais « littéraires », recueils de pensées saisies sur le moment, à de véritables collections d’histoires et de réflexions classées, voire des encyclopédies illustrées.
On remarque aussi une pluralité des profils des auteurs, qu’ils soient des confucéens marchands ou guerriers, moines bouddhistes, médecins, ou même des seigneurs ; mais aussi une multiplicité des formes linguistiques, avec des essais en chinois, et d’autres en japonais écrit. Les caractères chinois et les deux syllabaires, les katakana du public aspirant-lettré et les hiragana du « peuple », sont encore autant de media différents utilisés par les auteurs de ces recueils.
Enfin, ces ouvrages se trouvent au croisement de nombreuses influences internes et externes : ils héritent à la fois du style et de l’organisation des équivalents chinois (biji et/ou leishu), en particulier le Wuzazu de Xie Zhaozhe (1616), et également de celui des classiques locaux, notamment du Tsurezuregusa d’Urabe Kenkô (14e s.).
Malgré cette grande diversité des formes et des styles, il semble néanmoins possible de dégager certains thèmes récurrents. On y retrouve ainsi des réflexions sur le passé proche et lointain, la culture de Cour (ga), la culture populaire (zoku), la langue, les mœurs, le monde environnant, les croyances, l’étrange et l’étranger. Le programme visera donc à mettre en lumière la façon dont ces essais permettent aux savants d’organiser leurs connaissances et de construire, à partir de fragments épars issus de leurs lectures, discussions et anticipations, un texte invisible ou sous-entendu auquel ils confrontent leurs idées et leur érudition, pour enfin produire des discours sur l’histoire, la société, et la culture japonaise.

Méthode et planning

Des demi-journées d’étude seront organisées deux fois chaque année. Chaque participant se propose d’étudier soit un auteur, soit un texte en particulier. On abordera leurs contenus sous les angles suivants : la sociabilité des auteurs, le contexte de production et la chronologie des publications, la culture matérielle, les principes d’organisation et méthodes, le rôle des éditeurs, les modes d’expression du sujet, la réception et la collecte des sources examinées

Résultats attendus

Publication d’un ouvrage collectif/numéro de revue et d’un recueil de traductions en français d’extraits représentatifs.

Institutions partenaires

EFEO
National Institute for Japanese Literature

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Participants

Responsables

Matthias Hayek (École Pratique des Hautes Études)
Daniel Struve (Université Paris Cité)

Membres CRCAO

Membres titulaires
Matthias Hayek (École Pratique des Hautes Études)
Daniel Struve (Université Paris Cité)
Annick Horiuchi 堀内アニック・美都 (Université Paris Cité)
Frédéric Girard (École française d'Extrême-Orient)
François Lachaud (École française d'Extrême-Orient)

Membres associés
Guillaume Carré (École des hautes études en sciences sociales)
Nicolas Mollard (Université Lyon 3)
Mario Talamo (Université de Catane)
Didier Davin (Institut National de Littérature Japonaise 国文学研究資料館)

Appui à la recherche
Garance Chao Zhang (École Pratique des Hautes Études)

Post-doctorants
Yuta Segawa (Indépendant)
Akiko Hirai (École Pratique des Hautes Études)

Doctorants
Laura Agnel (École Pratique des Hautes Études)
Céline Pisseloup (École Pratique des Hautes Études)
Etienne Marq (École Pratique des Hautes Études)

Participants hors laboratoire

Gerald Groemer (Université de Yamanashi)
Paul Schalow (Rutgers University)
Didier Davin (Institut national de littérature japonaise)
Christophe Marquet (EFEO)